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Découvrez nos trois histoires qui figurent dans cette rubrique:
Bonne lecture...
De nombreux clients connaissent cette histoire récente et c'est à leur demande, que je me décide à la raconter.
Tout a commencé lors d'une bourse d'échange où un amateur (bien connu) de vieilles autos, me fait une demande insolite. Il me dit rechercher "un torpédo Américain"(environ 1925), et qu'il doit surement en avoir en Grande-Bretagne à des prix plus abordables qu'en France! Je lui réponds qu'outre manche, je vois surtout des voitures Anglaises. Par politesse, je lui dit que je regarderai ceci lors du prochain voyage en Angleterre. Deux semaines plus tard, je suis chez un ami garagiste près de Birmingham et en discutant avec un employé, je lui demande (sans conviction), s'il connait une Américaine d'avant guerre. Il me répond aussitôt par oui et qu'il connait dans son village natal,"un vieux collectionneur" qui aurait environ 200 véhicules de collection dont plusieurs vieilles Américaines qui pourraient être à vendre. Etant en avance sur mon circuit habituel, je prends aussitôt la route du pays de Galles où habite le collectionneur. Je récupère l'adresse chez le père de mon contact qui tient une station service et qui le connait personnellement.
Enfin, j'arrive chez ce collectionneur qui est chez lui et qui me reçoit. Il est surpris de ma demande mais il est très courtois, quoiqu' un peu méfiant! Son épouse m'offre un café et on discute sur les voitures et m'interroge sur mon travail. La confiance s'établit peu à peu et il m'emmène vers d'anciens bâtiments agricoles. (Ce Monsieur était l'un des plus grands éleveurs de moutons du pays de Galles). Dans le premier bâtiment, sont stockées les voitures américaines (environ 40 autos), dont une vingtaine de "torpédos" .Il me demande si je recherche une Ford, une Buick, une Chevrolet, une Cadillac ou autres! N'étant pas trop connaisseur de ce genre de véhicules, le client intéressé m'avait orienté et désigné une Buick et Chevrolet en priorité. Par chance, deux Buicks de 1925 en état identiques sont disponibles et il aimerait se séparer en priorité de l'une d'elle. Je téléphone à mon client en France. Il semble "emballé" et est près à réserver une Buick qui est a un prix très correct. On repasse ensuite dans un deuxième bâtiment plus grand où il y environ soixante voitures uniquement anglaises. (Aston Martin DB2-MK3, DB4, Riley, Alvis, Singer et autres marques très rares. Elles sont toutes stockées là et semblent toutes en bon état. Une seule voiture est en cours de travaux. C'est une Allard V8 K2 de 1950 avec la boite de vitesse démontée. Il me dit que cela fait deux ans qu'il recherche des pièces pour refaire la boite 3 vitesses et qu'il ne trouve rien. Il envisage aujourd'hui d'adapter une boite de vitesse moderne pour pouvoir rouler à nouveau. Le hasard fait qu'en France dans mon atelier, j'effectue des travaux sur une Allard K2 de 1951(modèle sorti à un peu plus de 100 exemplaires) et que cette voiture a le même problème de boite de vitesse, qui était le point faible de ce modèle. Je travaille normalement sur des voitures Anglaises plus classiques et la seule Allard jamais rentrée dans mon atelier en vingts ans, est le modèle identique et pour la même panne de boite de vitesse! Il me teste un peu car cela lui semble incroyable et m'assure que j'aurai des problèmes avec la réparation de la boite. Une nouvelle fois par chance, lors de la dépose de la boite de vitesse, un client est passé au garage et me dit qu'il a la même boite sur sa Matford V8 qu'il restaure en ce moment. Nous avons pu trouver une boite de vitesse en bon état et assez vite sur LVA pour 180€. Je propose donc au collectionneur Anglais de lui trouver une boite de vitesse et le lui déposer lors d'un prochain voyage. Ce qui le laisse sans voix! Cette fois la relation change un peu et il me propose de voir toutes ses voitures.
Le temps passe et prendre le Ferry à l'heure semble compromis, mais tant pis, je profite du moment. Pour terminer la visite. Il m'emmène devant un plus petit bâtiment qui visiblement n'a pas été ouvert depuis très longtemps. Après quelques secondes, la serrure cède et je dois l'aider à ouvrir les portes à cause de l'herbe envahissante. Là, il y a à droite une Jaguar MK4 de 1947 en superbe état d'origine, au fond, trois Jaguars SS100 3.5L dont une entièrement démontée et sur le côté une berline SS 2.5L DE 1930. Il y a aussi un stock important de pièces détachées (moteur, boite transmission etc ...). Je lui demande si les SS100 sont authentiques, car il y a beaucoup de répliques et il m'assure avec vigueur que se sont des véhicules originaux. Les deux premières SS100 sont commencées en restauration et sont pratiquement tournantes mais il reste tout de même pas mal de travail. En plus il me dit qu'il a arrêté la restauration de ces 2 voitures voici quarante ans! La troisième SS100 est toute démontée mais elle est complète. Il m'explique que c'est une commande spéciale avec une petite préparation moteur, boite, deux roues de secours et quelques accessoires spéciaux. De plus, il me sort un vieil album photos rangé dans la Jaguar MK4, où l'on voit le premier propriétaire avec son fils devant l'usine SS de Coventry. Des photos de cette SS100 au" Tourist-Trophy" et dans diverses courses en Angleterre et bien-sûr, il ne manque pas de me montrer l'immatriculation d'origine peinte sue l'aile avant droite et qui est concordante avec la voiture démontée. Dans ce même album, il y aussi des factures d'époque, des inscriptions aux rallyes d'époque mais surtout la facture de la voiture avec ses équipements spéciaux. Je lui pose la question cruciale: "Elles sont à vendre ?". Il me répond qu'il a pris récemment la décision de tout vendre pour partir vivre une partie de l'année en Australie où vivent ses enfants et petits-enfants qui élèvent là-bas, les moutons par milliers. Il m'annonce vouloir garder uniquement 3 voitures, une Aston-Martin DB4, une Bentley le Mans et une autre dont je ne me souviens plus. Il garde aussi une collection de motos (40 environ), dont la moitié des modèles uniques. En sortant de ce bâtiment, il me dit avec le sourire que nous sommes pas plus de 5 personnes à être entré dans cet endroit depuis quarante ans! Je lui explique que ces voitures sont au dessus de mes moyens financiers, mais je connais des amateurs en France que cela pourrait intéresser. On se quitte après une chaleureuse poignée de main et je vois bien que le contact et la confiance sont établis.
Je prends quelques risques sur la route pour rejoindre le Ferry en bon dernier. C'est une nuit bien agitée. Je m'imagine à qui proposer ces voitures et comment leur présenter les choses.
De retour à Châteauneuf vers 11H30, j'appelle aussitôt un collectionneur de ma région pour lui proposer les voitures et pourquoi pas l'une des trois SS100. Il me dit que 3 SS100 3.5L originales à restaurer dans le même endroit lui semble impossible et qu'il s'agit de vieilles répliques abandonnées. Je laisse tomber et je change ma façon de faire. J'appelle un deuxième amateur, possesseur de deux Jaguars XK et qui cherche éventuellement un nouveau projet de restauration. Je lui explique donc l'histoire et notamment une SS100. Il est réceptif à mon appel, semble intéressé et bien que n'ayant jamais pensé à une SS100, il décide de venir à 14H pour en discuter. J'appelle un troisième amateur, passionné par ce modèle et tout de suite "emballé" par cette affaire. Il annule quelques rendez-vous pour être au garage lui aussi à 14 h. Les deux passionnés sont très intéressés par les SS100 commencées en restauration et sont prêts à franchir le pas.
Entre temps l'affaire se conclus avec le Buick et je propose aux clients de m'accompagner pour chercher le torpédo américain et de découvrir les Jaguars SS100 sur place. Le propriétaire des XK, jeune retraité, peut se libérer et m'accompagne trois semaines plus tard.
C'est le retour aux Pays de Galles où nous chargeons la Buick sur le plateau. Nous faisons un inventaire des pièces démontées et du travail à réaliser. Toutes les pièces sont authentiques, aucune refabrication, les chromes sont état neuf et même quelques pièces neuves sont dans leurs boites d'origine. L'anglais nous montre une douzaine de plaques d'immatriculation qui sont fixées sur un mur. C'est le nombre de SS100 2.5L et 3.5L qu'il a possédé dans sa vie. Il nous explique que lorsqu'il était très jeune (dans les années 50), les voitures d'avant guerre étaient bradées et tout le monde rêvait d'avoir une XK 120 ou autres voitures "modernes". L'affaire se conclut donc pour les 2 Jaguars SS100 à restaurer. Nous sommes retournés chercher les SS100, 4 semaines plus tard avec un fourgon pour les pièces détachées suivi d'un plateau et d'un autre camion porte-voiture. Malheureusement, ce jour là, le vieil Anglais est très fatigué et il me laisse faire pour chercher les pièces manquantes parmi les nombreuses caisses et cela prend pas mal de temps.
Les attelages avaient fière allure et sur le parking du ferry à Portsmouth, c'est l'animation. Seul, un vieil amateur anglais me" prend à partie" et me demande si ces SS100 partent définitivement en France, ce qui a pour résultat de le mettre en colère. Je lui réponds que depuis longtemps, les collectionneurs anglais ont achetés et achètent encore des voitures anciennes chez nous et que ce n'est pas un problème.
Aussitôt arrivés, les Jaguars ont été mises en route sans difficulté et les restaurations des 2 voitures ont été rondement menées par leurs propriétaires. Aujourd'hui, cela reste un excelent souvenir, même si j'aurai peut-être du en parler à d'autres amateurs, qui auraient été intéressés par la diversité des autos disponibles.
"La troisième SS100 est à ce jour dans une collection Jaguar privée en Angleterre et est en cours de restauration."
NOUS VOUS PROPOSONS UNE AUTRE HISTOIRE...
TOME-2: "UN RETOUR DIFFICILE !"
Il y a quelques années, mon ami Tony me demande, si je peux ramener d'Angleterre avec lui une MGB GT V8.Au même moment, Joêl (propriétaire d'une Daimler SP250 ET AC Buckland 1949), désire ramener son Allard K2 que nous avions vue et réservée un mois plutôt.Je leurs indique, que début septembre, je monte à la bourse d'échange de Beaulieu en Grande-Bretagne et que l'on pourrait ramener les deux voitures.On arrive donc en Grande-Bretagne le samedi matin et passons une bonne journée à la bourse d'échange.Le soir, vers 17h, nous prenons la route de Shefffield pour récupérer la MG.iL y a près de 4 heures de route, mais nous avons rendez-vous assez tard vers 22h.En arrivant, on voit que la voiture est conforme à la description et que le prix est très correct. L'affaire se conclut rapidement. Après avoir discuté un peu et bu un café,,nous reprenons la route de Londres pour récupérer l'Allard le dimanche matin à 9h, ramener les deux voitures à Portsmouth et passer le reste de la journée à la bourse d'échange de Beaulieu.On part donc vers 23h, je conduis la MG avec Tony à mes côtés et Joël qui nous suit avec l'autre véhicule. Au bout d'un kilomètre, je m'engage dans un rond point, une voiture arrivée de la droite à une allure folle me coupe la route et je dois écraser les freins (très efficaces),pour éviter l'accident de justesse !Ce véhicule fou est un hot rod Ford A, très transformé , rabaissé et son chauffeur "inconscient" a sans doute très peu de visibilité.Tony me rassure en espérant que le reste du retour se passe sans problème !!!!Une heure plus tard, nous sommes sur l'autoroute M1, direction Londres et une odeur d'huile se fait de plus en plus présente.On décide de prendre la prochaine aire de repos, surtout que l'odeur devient cette fois très accommodante. En s'arrêtant sur le parking, un véhicule de Police d'autoroute se gare près de nous.On ouvre le capot, on aperçoit le moteur recouvert d'huile et une tache se forme sous la voiture.Les policiers nous demandent d'immobiliser la MG jusqu'au lendemain matin pour la faire réparer.En fait , en Angleterre, les véhicules qui présentent un risque de pollution sont interdits sur les routes.En regardant de plus près, on s'aperçoit que le reniflard d'huile à l'arrière du moteur est débranché et que c'est lui qui pose ce problème.Mais la patrouille de police reste sur le parking et impossible d'essayer de démarrer.On décide donc d'aller manger des sandwichs dans la station service et de réfléchir à la suite des évènements.Le temps passe et la voiture de police n'est plus là.On essuie bien le moteur, faisons l'appoint d'huile et on démarre la MG. Tout est rentré dans l'ordre et en "bon Français indiscipliné",on décide de reprendre l'autoroute.La voiture fonctionne parfaitement, mais au bout de 20 minutes, on arrive sur un énorme ralentissement.Il y a un accident et les voitures roulent sur une file.Les agents de police font la circulation, mais par une incroyable malchance,il y a aussi les deux policiers qui nous avaient demandé de rester sur le parking !!!On passe devant l'un deux avec un sourire ébêté en faisant signe que tout va bien. Lui, a l'air visiblement fâché, mais n'a pas d'autre choix que de nous laisser passer.On approche de Londres et on sort de l'autoroute pour dormir un peu.Cela fait plus de 20heures que nous sommes levés et on s'endort en quelques secondes malgré du bruit provenant sans doute, d'une discothèque voisine.Le jour se lève et Joël sourit en voyant que l'auto radio resté allumé toute la nuit nous donnait ce fond musical.Je conduit le véhicule et Tony nous suit avec la MG.On reprend la direction de Londres pour récupérer l'Allard.Mais cette fois c'est Joël qui est inquiet.Il a perdu ses lunettes de vue et sans elles, il ne peut pas conduire.Cela risque d'être compliqué si on ne les retrouve pas ,mais il les avait la veille, alors elles ne doivent pas être très loin.On est tout prêt de notre destination, mais on se perd un peu, dans les quartiers de l'ouest Londonniens. Tony calle avec la MG et elle refuse de redémarrer.Il n'y a plus d'allumage et la bobine est brulante.On décide de laisser la voiture refroidir et on reviendra la récupérer plus tard avec l'Allard.On trouve enfin l'adresse et la voiture est apparement prête.Joël retrouve ses lunettes tombées sous le siège et retrouve le sourire.On remplit les divers documents, on prend un café et le vendeur m'explique comment fonctionne ce drôle de véhicule qu'est l'Allard.Il me montre les différentes commandes et me dit que la deuxième vitesse passe très difficilement.Je prends donc le volant et le moteur démarre au quart de tour.J'ai un immense volant sur les cuisses, l'embrayage est super dur, la direction est très très lourde, la position de conduite est très bizarre, pas de rétroviseur extérieur, la tenue de route est très délicate et pour le reste, ça va !On récupère la MGB qui redémarre sans problème et on prends la direction de Portsmouth.Pas facile de conduire avec une boite 3 vitesses, une première non synchronisée et une deuxième impossible à engager même avec le double débrayage.Je démarre donc en première puis j'engage la troisième vitesse.Après 30 minutes de conduite ,on s'arrête dans uns station service pour faire le plein des trois véhicules. Malheureusement, impossible de redémarrer l'Allard et la MGB!Tony essaie de refroidir la bobine et l'Allard est complètement noyée d'essence.En effet, le paisible V8 à soupapes latérales est gavé par un trop gros carburateur quadruple corps Holley.Il faut sécher les bougies une par une.Mais entre-temps, un client voisin de la station service se propose d'aller chez lui chercher 8 bougies neuves qu'il a en stock.Cela prend du temps, mais avec des bougies neuves ,ça redémarre.Et c'est en poussant la MG, qu'elle finit par démarrer à son tour.Encore une demi-heure, et on arrive à Porstmouth. Plus qu'un rond point et on arrive au parking de l'embarquement.En regardant derrière, j'aperçois la MG qui a la roue avant droite qui se bloque et il faut toute l'adresse de Tony pour éviter la sortie de route.La pauvre MG se traine péniblement jusqu'au parking.On lève la voiture, on s'aperçoit que le roulement avant a lâché et qu'il est complètement détruit.La MG ne peut plus faire un mètre de plus et il va falloir réparer ou se faire rapatrier.On décide de partir pour la bourse d'échange de Beaulieu pour acheter un kit de roulements ou un demi-train occasion pour réparer.On est au début de l'après-midi et les visiteurs sortent déjà de la bourse d'échange.Et on trouve le seul kit de roulements qui reste chez un marchand.Tony en profite pour acheter une bobine d'allumage neuve.On revient donc très motivés et certains de réparer rapidement.Le parking de l'embarquement du Ferry se remplit déjà et j'attaque le démontage de l'étrier de frein puis du moyeu.Tony change la bobine pendant ce temps.Je suis vite stoppé ,car le moyeu est impossible à sortir.Il est bloqué par le roulement extérieur qui a beaucoup chauffé et qui est complètement collé à la fusée de roue.Malgré les outils que nous avons et ceux prêtés par les Anglais venus à notre secours, le roulement est comme soudé.Tony et Jöel commence a parler de rapatriement.Un vieil Anglais me dit que sans extracteur, je n'y arriverai pas.On prend la roue de secours qui est celle d'origine en tôle et en posant un outil dans le fond de la jante, je m'aperçois que cela pourrait servir d'extracteur improvisé.En effet, on pose la jante sur le moyeu, l'outil au centre de la roue qui appuie sur la fusée et en serrant la jante avec les quatre écrous de roue, le miracle se produit.Le roulement sort petit à petit et en remettant un outil plus épais au fond de la jante, le moyeu de la roue sort enfin.L'embarquement dans le Ferry a commencé depuis un moment et le parking est presque vide.Les roulements neufs sont posés dans le moyeu bien nettoyé et reposé sur la fusée puis l'étrier de frein.Tout est en ordre et on range les outils rapidement.Les voitures démarrent et on avance vers les cabines d'embarquement.Il est 20h30 et c'est l'heure du départ du ferry, mais Joël a prévenu la compagnie du Ferry et ils attendent quelques minutes.Cette fois c'est Joël que a des ennuis, son billet n'est pas valide car le vendredi soir à L'aller, l'employé de Britannies Ferries n'a pas enregistrer son paiement en espèces.Je cours aussitôt au terminal ferry et au bureau de la compagnie.On appelle la gare maritime de Caen.Par chance, la personne ayant délivré les 3 billets est là et se souvient de nous.Il confirme les trois paiements donc un en espèces.Je reviens avec le sourire et un billet pour Joël.On embarque enfin dans le ferry à 20h40 et les portes se referment derrière nous.On se regarde ,surpris d'y être arrivé et Tony en homme organisé sort du véhicule, une glacière remplie de boissons fraîches ,apéritifs et bretzels.Joël n'en revient pas de cette journée mouvementée. C'est avec un verre d'apéritif anisé et très bien installé sur les terrasses du ferry que nous voyons Portsmouth s'éloigner.Le lendemain, le retour à Châteauneuf se fera sans problème mais sans aucun arrêt.Aujourd'hui Joël est momentanément passé à autre chose , Tony roule toujours avec la MG et ses parents l'utilise souvent pour des épreuves de régularité.
TOME-3 : " DES POLICIERS EFFICACES !!"
Il y a quelques années, un client Anglais domicilié en Vendée depuis quelques temps, me demande si je peux lui ramener sa Triumph Stag restée en Angleterre. Il me donne les coordonnés de la personne qui garde la voiture depuis quatre ans, pour organiser un rendez-vous et récupérer le véhicule. Cette personne fait tourner l'auto régulièrement qui fonctionne parfaitement. Malheureusement, à chaque fois que je me rend en Grande-Bretagne, il est absent ou en voyage et on repousse le rapatriement de la Triumph plusieurs fois et souvent à la dernière heure.Au bout de six mois, on lui demande de mettre la voiture à disposition à un endroit précis pour la récupérer sans lui, car j'ai le double des clefs.Il se décide tout de même à me donner le code de son portail et celui de son garage où est garé la Stag. Je pars donc avec le plateau porte voiture et je dois être chez l'Anglais vers 23 heures, charger la Triumph puis dormir jusqu'au lendemain.Avant de partir, ma femme Lydie me prépare un document, signé du propriétaire de la Stag m'autorisant à récupérer sa voiture avec les codes d'accès pour la propriété en Angleterre.J'ai aussi une photocopie de la carte grise. Malheureusement, le ferry a deux heures de retard et j'arrive devant l'adresse prévue à 1 h du matin! Je décide à charger la voiture quand même.Le portail s'ouvre sans difficultée et j'avance mon véhicule dans la cour. Une lumière s'allume dans la maison d'en face et une silhouette m'observe. J'ouvre le très grand garage avec le deuxième code et je cherche la voiture qui n'est pas là. Je me dit qu'elle est surement dehors. Je fais le tour de cette très belle propriété, mais même en prenant mon temps, il n'y a pas de Triumph. Je retourne à nouveau dans le garage très encombré pour vérifier mais, cela fait 30 minutes que je cherche en vain. Au moment de sortir du garage, une lampe torche très puissante m'ébloui et quelqu'un me saisit par le bras. Il s'agit d'un policier Anglais, averti par le voisin, qui me prennent pour un cambrioleur. Toutes les portes de mon véhicule sont ouvertes et un autre policier fouille l'intérieur. Après cinq minutes très délicates,"où ils sont surs d'avoir arrêté un voleur", je leur montre le document préparé par Lydie.Je leurs explique la situation et que la Stag n'est pas là où elle devrait être. Après quelques vérifications, ils décident de chercher le véhicule. Je leur dit que le propriétaire de ce garage est en vacances, mais eux n'y croient pas. En effet, les deux véhicules modernes (Jaguar,Range-Rover) sont garés dans la cour alors qu'il y a de la place dans le garage. Les policiers pensent que les gens sont chez eux. Ils frappent aux fenêtres et à la porte d'entrée. Très vite une lumière s'allume! Je n'en reviens pas et comprends très vite avec les policiers qu'il y a une embrouille! Un homme en robe de chambre, très élégant mais très "penaud" ouvre la porte. Les explications avec les policiers sont très franches et il finit par dire que le véhicule est garé à quelques centaines de mètres de là. On part tous à pied et on trouve très vite le véhicule qui a visiblement beaucoup roulé. Elle a deux pneus dégonflés, il manque l'alternateur, la batterie, la roue de secours. Les policiers ont bien compris qu'il se servait beaucoup de l'auto de son ami et qu'il avait l'intention de la garder encore un peu... Il est trois heures du matin. Ils m'autorisent enfin à récupérer la Stag. L'Anglais rentre chez lui après une dernière vive discussion avec les policiers. Ces derniers me conseillent d'attendre la levée du jour pour faire gonfler les pneus pour charger. Un nouveau problème se pose. Je n'ai pas pris de treuil pour le plateau et la Triumph ne tourne pas. Je décide donc de la monter centimètres après centimètres sur le plateau à l'aide de deux sangles à cliquets, et avec deux pneus à plat, c'est très long. Enfin, la voiture est chargée, sanglée sur le plateau. Je mange un peu et je reprends la route. Il est six heures du matin, je dois rejoindre la ville prévue pour pouvoir effectuer ma tournée de pièces détachées habituelle et reprendre le ferry le soir même.